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lundi 3 juillet 2017

723-TFAC-LA VIE ET L'OEUVRE DE SOPHIE TAEUBER-ARP (1889-1943)-3




- Portrait de Sophie Taeuber-Arp, années 1930 (?).




1930-1943

En 1930, Sophie Taeuber-Arp participe à la naissance du groupe "Cercle et Carré" créé par Michel Seuphor et Joaquin Torrès-Garcia (1930), "Abstraction-Création" avec Auguste Herbin et Georges Vantongerloo (jusqu'en 1934) puis en 1937, au groupe suisse "Allianz" avec Max Bill et Léo Leuppi ainsi qu'à la création de la Revue internationale d'art contemporain, "Plastique" (ou "Plastic/Plastique", 1937-1939). 

Elle continue d'aménager des appartements (projet non réalisé de la maison Müller-Widmann, Bâle, 1933 ; logement Hilberseimer, 1935, Berlin). 

Elle entame, en 1936, une série de reliefs en bois, partiellement découpés et peints à l'huile.

Elle participe, en 1937, à l'exposition des "Constructivistes" au Kunstmuseum de Bâle, qui lui assure une renommée internationale, et expose avec Jean Arp à Paris, en mai 1939, à la Galerie Jeanne Bucher.

En 1940, le couple quitte leur maison de Clamart-Meudon (avant la prise de Paris par les troupes allemandes) pour Grasse puis Zürich où elle réalise des lithographies et gravures à plusieurs mains, avec Jean Arp, Sonia Delaunay et Alberto Magnelli. 

En 1943, elle meurt accidentellement à Zürich, à l'âge de 54 ans.


 - TAEUBER-ARP Sophie (1889-1943), Équilibre, 1932,
huile sur toile, 46x38 cm, Bâle, Collection particulière.

 - TAEUBER-ARP Sophie (1889-1943), Composition dans un cercle blanc sur fond bleu, 1936,
gouache sur papier, 27x35,1 cm, Collection particulière.


 TAEUBER-ARP Sophie (1889-1943), Relief carré à cercles découpés et cônes surgissants, 1936, 
relief en bois peint à l'huile.

 TAEUBER-ARP Sophie (1889-1943), Relief rectangulaire à cercles découpés, 1936 (?), 
relief en bois peint à l'huile.


TROISIÈME OEUVRE À L'ÉTUDE - TAEUBER-ARP Sophie (1889-1943), Relief rectangulaire, rectangles découpés, rectangles appliqués et cylindres surgissants, 1936, 
relief en bois peint à l'huile, 50 x 68.5 cm, signé et daté sur le dos : SH Taeuber-Arp 1936,
 Kunstmuseum, Basel. Don de Marguerite Arp-Hagenbach, 1968.



 - TAEUBER-ARP Sophie (1889-1943), Relief rond en trois hauteurs, 1937,
bois peint à l'huile, D: 60 cm (?), Collection particulière.



- TAEUBER-ARP Sophie (1889-1943), Composition aux cercles colorés, 1937,
d'après une gouache sur papier de 1934,
huile sur toile, 49,5x64, 1 cm.

- TAEUBER-ARP Sophie (1889-1943), Plans profilés en courbes et plans, 1938,
gouache sur papier, env. 34,5x24,5 cm.


VOIR LA VIDÉO (3 MN 24, 2015) DU MUSÉE DES BEAUX-ARTS DE BERNE

SUR L'OEUVRE DE 
JEAN ARP, DUO-PEINTURE D'APRÈS UN DESSIN EXÉCUTÉ EN COLLABORATION AVEC SOPHIE TAEUBER-ARP EN 1939, 1948-1949.



- TAEUBER-ARP Sophie (1889-1943), Lignes d'été, 1942,
huile sur contre-plaqué, 48x36 cm, Collection particulière.



Ce rapide survol de la vie et l'oeuvre de Sophie Taeuber-Arp, permis grâce aux sites précités, a été guidé par l'ouvrage publié lors de la rétrospective 1989-1990 de l'artiste à Paris (Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris) et Lausanne (Musée Cantonal des Beaux-Arts).
D'autres articles seront nécessaires pour envisager le contexte artistique des années 1910-1940, avec notamment une présentation ou un renvoi à l'Abstraction (en particulier au Néoplasticisme), au Dadaïsme, et à la vie et l'oeuvre de Jean Arp.


Les trente années de création de Sophie Taeuber-Arp ont été traversées par une recherche constante sur les mêmes motifs abstraits, et cela au travers de tous les médiums utilisés : dessin (gouache préalable), broderie, tapisserie, peinture, vitrail, volume (petit objet, bijou, jouet, marionnette, Tête Dada, meuble, relief), décor mural, architecture, avec la volonté de rompre la hiérarchie des arts, d’œuvrer en collectif et d'intégrer l'abstraction dans la vie quotidienne.

Si le rectangle et le carré prédominent, accompagnés du triangle (Compositions verticales-horizontales, 1915-1930), la courbe et le cercle apparaissent dès les premières années (1915-1920) pour s'imposer dans les dernières années de son oeuvre (années 1930 et 1940). La proximité, la collaboration et le travail en duo avec Jean Arp (abstraction organique, reliefs en bois peint) ont d'ailleurs entraîné une influence réciproque. 


Les figures stylisées traversent sa production, avec en tout premier lieu les figures humaines (aspect ethnique) bras levés et jambes écartées ou en cloche (danseurs), avec une tête géométrique parfois dessinée en forme de croix (années 1910 et 1920). 

Les paysages urbains et naturels sont également une source d'inspiration récurrente (Sienne, Montmartre, Pompéi, Grasse...) et ses jeux de lignes tardifs (années 1930 et 1940 et Grasse) ne sont pas sans évoquer les notations chorégraphiques de la fin des années 1910.

La recherche de mouvement est d'ailleurs exprimée dans les titres de certaines séries comme Rythmes libres (1915-1920) ou Mouvement de lignes et Compositions dynamiques (années 1930 et 1940). 

L'ensemble joue souvent sur la représentation d'un espace entièrement plan mais certaines œuvres en deux dimensions créent, par le jeu de la superposition, de la transparence ou de l'oblique, des effets de profondeur, de volume ou de perspective. 

Sophie Taeuber-Arp crée de plus un jeu subtil entre espace réel et représenté, que ce soit dans les marionnettes et leur rapport au décor peint ("Le Roi-Cerf", 1918), dans les Têtes Dada entre volume et surface peinte (1918-20), dans les architectures qu'elle aménage avec un décor peint qui souligne ou perturbe la perception des espaces (années 1920 et 1930) ou encore dans ses reliefs, en partie découpés et rehaussés de couleur (années 1930).